Édition du vendredi 15 mars 2002
Signatures pour la présidentielle : Jean-Paul Delevoye se prononce pour la réflexion sur une méthode mêlant des soutiens venus des élus locaux, des partis politiques et des citoyens
« Plusieurs sondages indiquent que plus de la moitié des maires ne donneront pas leurs signatures à un candidat à l'élection présidentielle », indique l’AMF à l’occasion de la consultation rapide qu'elle mène depuis hier auprès de ses quelque 6 000 adhérents régulièrement connectés à son site internet. « L'AMF doit tenir compte de cette tendance qui doit nous conduire à réfléchir ensemble à l'opportunité de ce système mis en place en 1962 et réformé en 1978 pour porter le chiffre des "présentations" à 500 ».
Cette consultation comprend les cinq questions suivantes :
« Avez vous été "démarché" par un ou plusieurs candidats ?
« Pensez-vous que tous les candidats, quels qu'ils soient, doivent pouvoir se présenter ?
« Pensez-vous que le filtre des élus locaux et des parlementaires soit toujours pertinent ?
« Êtes-vous personnellement favorable à une réforme du système des 500 signatures ?
« Si oui, voulez-vous proposer autre chose ? (abaisser ou augmenter le chiffre des parrainages, rendre les parrainages anonymes, mixer le parrainage des élus locaux et des citoyens ...). »
Au moment où certains « candidats à la candidature » présidentielle peinent à réunir les 500 signatures nécessaires pour se présenter, Jean-Paul Delevoye entend les élus qui refusent de parrainer les candidats à la présidentielle.
Il se désole des accusations de manipulations dont il a fait l’objet par Jean-Marie Le Pen. Parlant d’une « affaire d’Etat», ce dernier a, mercredi sur France Info, notamment accusé le président de l’AMF de « jouer un rôle dans le manque d’enthousiasme des élus pour lui donner leur parrainage. »
A travers plusieurs interventions dans les médias, le président Delevoye a souligné que nombre de maires ne font malheureusement qu'affirmer leur volonté de ne pas être utilisés dans un débat national. « N'oubliez pas que, lors des dernières municipales, il n'y a jamais eu autant de listes multipolitiques et jamais autant d'élus sans étiquette qui ont fait campagne sans référence ni à la droite ni à la gauche », a-t-il notamment estimé dans un entretien accordé au «Parisien » (14 mars).
Une modification de la procédure actuelle est nécessaire à ses yeux, même s’il faut conserver un « filtre », actuellement fixé à 500 signatures. En revanche, il se prononce pour la réflexion sur une méthode mêlant des soutiens venus des élus locaux, des partis politiques et des citoyens qui pourraient, sous forme de pétitions, aider à la participation au scrutin présidentiel de tel ou tel représentant d'un vrai courant d'opinion privé de représentation locale ou nationale.
« Si je demande l'évolution du système, c'est justement parce que j'estime que des personnalités qui pèsent dans l'opinion ne peuvent pas être tenues à l'écart de cette élection », précise-t-il.
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